jeudi, août 09, 2007

Nichan - Telquel - Nouveaux ennuis pour des magazines marocains

Deux hebdomadaires marocains, Nichane et TelQuel, n'ont pu être publiés samedi 4 août, l'un pour avoir critiqué le récent discours du Roi, l'autre pour avoir traité le sujet du sexe dans l'Islam – des thèmes considérés par les autorités marocaines comme portant atteinte à la personne du souverain et au style de vie des Musulmans.

La dernière édition de l'hebdomadaire arabophone Nichane a été confisquée samedi, après une déclaration du Premier Ministre Driss Jettou, dans laquelle il affirmait que ce magazine avait manqué de respect à l'égard de la monarchie et abordé des sujets contraires à la moralité publique, portant atteinte à la sensibilité musulmane. M. Jettou a déclaré que le gouvernement allait intenter des poursuites judiciaires.

Le même jour, les autorités ont saisi la dernière édition de l'hebdomadaire francophone TelQuel alors qu'il était mis sous presse, selon les journalistes du magazine. Les deux publications sont gérées par le journaliste Ahmed Benchemsi, qui fait actuellement l'objet d'une enquête diligentée par le Procureur du Roi auprès du tribunal de première instance de Casablanca. M. Benchemsi a déclaré que l'affaire le concernant s'inscrit dans le cadre plus vaste d'une attaque en règle contre la presse de la part du gouvernement.

Idris Benani, journaliste à TelQuel, a déclaré à Magharebia depuis l'intérieur du Palais de Justice, lundi à 18 heures, que Benchemsi attendait depuis 13 heures l'arrivée du Procureur du Roi, pour sa troisième journée d'audition. Le journaliste avait été retenu pendant huit heures d'enquête, samedi, et pendant douze heures dimanche. Idris Benani a ajouté que Benchemsi n'avait transgressé aucun interdit, si ce n'est de reformuler les critiques circulant dans les rues du pays dans un éditorial, dont il affirme qu'il ne porte aucunement atteinte à la personne du Roi.

Dans un éditorial intitulé "Que dites-Vous, Votre Majesté ?", Benchemsi avait analysé le discours que le souverain marocain avait prononcé le 30 juillet, à l'occasion du huitième anniversaire de son accession au trône. Benchemsi avait parlé des prochaines élections et appelé à la séparation des pouvoirs, affirmant que le Roi exerce de fait les trois pouvoirs. Il avait ajouté que le souverain est donc à la fois juge et partie.

Radwan Ramadani, journaliste à Nichane, a également été convoqué pour une audition, après avoir écrit un article intitulé "Votez, puisse Dieu avoir pitié de vous".

Younes Mjahed, le secrétaire général du Syndicat National de la Presse Marocaine, a déclaré dans un communiqué que la confiscation et la poursuite des deux magazines étaient injustifiées, dès lors qu'ils n'avaient pas porté atteinte à la personne du Roi. Il a ajouté que la terminologie utilisée par Benchemsi était à l'origine de l'incompréhension. Il a expliqué que le fait de parler d'un discours du Roi est un sujet encore interdit par certaines autorités.

Reporters Sans Frontières a condamné la confiscation des deux magazines, déclarant que "les violations aux libertés de la presse augmentent de façon dangereuse au Maroc". Le groupe a ajouté que la société marocaine évoluait et que les responsables politiques devaient montrer l'exemple en rejetant ce qu'il considère comme des traditions obsolètes de définition des sujets tabous, comme le Roi, le sexe et la religion. Il a demandé que soit mis un terme à la confiscation de ces deux magazines et à la persécution de leurs responsables.

Cet incident est le deuxième cette année pour Benchemsi. En janvier, deux journalistes de Nichane avaient été condamnés à trois ans de prison avec sursis et à payer une amende de 7 000 dollars pour avoir publié un article accusé d'avoir offensé le Roi et l'Islam.

Source: Magharebia.com

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Considérer que le petit ARB puisse interpeller le roi en le traitant de "khouya", en lui lançant "ach kat goul" (que dis-tu? mais avec une connotation péjorative)et en qualifiant de "dsara" la prise de parole royale, comme une manifestation de la liberté d'expression me parait un peu gros!

Nous sommes un pays respectuex du roi! que ARB le veuille ou pas! Et cela n'a rien avoir avec la démocratie ni avec les droits fondamentaux..C'est une question de culture!

Si ARB est un petit enfant gaté, il doit être un citoyen respectuex de son pays et de celui qui le représente!

Anonyme a dit…

..C'est une question de culture!...
Que dis-tu akhouya hmida ?
Avec notre ministre de culture actuel ???!!!
Comme s'il n' y avait pas d'autres gens dignes de ce poste.
Wake-up and smell the coffee you bogan.